







Une pierre unique en son genre
Le coticule (du latin coticula ; de cos, cotis, « pierre à rasoir »)
C’est une pierre à pâte jaune clair comportant de nombreux grenats microscopiques (spessartine). Ces grenats lui confèrent une qualité de pierre abrasive dépassant la qualité de tous les matériaux artificiels, sans exception. Pour un collectionneur, ce n’est donc pas une “belle pièce”. Par contre, c’est un minerai qui est unique au monde. A ce jour, une seule société exploite encore du coticule à Lierneux, à Sart plus précisément au lieu-dit “Thier del Preu”.
Il s’agit de Ardennes Coticule SPRL, sous la responsabilité de Maurice Celis. Le coticule est vendu en Belgique ou à l’étranger, surtout pour l’affutage de pièces de précision, notamment en médecine. Cependant, pour garantir une rentabilité de la carrière, tous ce qui en est extrait est commercialisé, notamment en maçonnerie avec le moellon de schiste, ou encore utilisé pour la pigmentation des carrelages.Le coticule est une roche sédimentaire qui s’est métamorphisée lors des plissements des couches d’ardoise. On la retrouve sous forme de filons assez minces (15 centimètres environ) dans des schistes violacés. Quelquefois, des pièces de dimension beaucoup plus importantes peuvent être sorties, mais ça reste rare.
Densité : 3,2
Dureté selon Mohs : 7 sur une échelle de 10.
Information
Pour en savoir plus, il y a un joli petit musée du coticule à Salmchâteau (Vielsalm), retraçant l’historique et les méthodes de façonnage du coticule.
Infos : Rue du Coticule 12 à Salmchâteau | 080/21 57 68 | www.haute-ardenne.be
Historique
Les premières exploitations de coticule remonteraient à 1625 ou un peu avant, ce d’après Michel Caubergs. Il explique qu’en 1686, le commerce de coticule commençait à devenir florissant, attirant les marchands étrangers. EN 1800 s’ouvre Old Rock, mine nous intéressant plus particulièrement. Vers 1860, il y aurait eu 50 ouvriers environ sur le territoire de Vielsalm, occupés à plein temps à l’extraction du minerai. Le déclin de l’industrie du coticule commence en 1945 et la dernière mine (Old Rock) ferme en 1982.
L’exploitation actuelle de coticule n’est pas souterraine. Maurice Celis exploite à ciel ouvert et retraite des haldes. Il lui faut travailler une tonne de stérile pour obtenir un kilo de bonne pierre abrasive.
-Le façonnage de la pierre
Le coticule est extrait avec une semelle de schiste. C’est à dire qu’on conserve environ la moitié du volume d’extraction en schiste. Si jamais le schiste est abîmé ou si le terrain encaissant ne permet pas l’opération, on vient recoller une semelle de schiste avec de la résine. Par exemple, il se peut que la couche de coticule soit trop épaisse. Dans ce cas, on la coupe en plusieurs tranches. On y recolle ensuite la fameuse couche de schiste.
Les blocs de coticule sont découpés selon des dimensions standardisées, correspondant aux besoins de l’industrie. Généralement, ce sont des cubes dont les dimensions sont entre 10 et 20 centimètres.
Les scies à diamant découpent des blocs plus ou moins réguliers : la forme primaire est donnée. Par la suite, on enlève les irrégularités avec un plateau tournant recouvert d’une toile émeri abrasive. Ce frottage permet d’avoir des formes parfaitement planes. Pour terminer, il y a une opération de doucissage et le glaçage. On rend la pierre aussi douce que possible en passant une toile émeri nettement plus fine. Toutes les traces de griffes doivent avoir disparu. Le glaçage est la dernière opération de polissage, un frottement contre des pierres très douces.
D’une manière générale, le traitement du coticule consiste à sortir des blocs dont les formes sont cubiques, entièrement planes et douces. Cela permet d’aiguiser toutes les lames sans exception.